On l’avait un peu perdu de vue, tellement le logo du label fait maison brillait par son absence des vitrines et les cartes de restaurants. Mais les choses pourraient changer dans un proche avenir.
Petit rappel historique : adoptée en 2014 dans le code de la consommation, la mention « fait maison » vise à distinguer, sur les cartes de restaurants, les plats entièrement cuisinés sur place à partir de produits bruts. Les restaurateurs doivent préciser sur leurs cartes et menus si les plats sont « faits maison » via l’utilisation du logo. Un décret d’application encadre la notion de produits bruts et établit une liste des exceptions qui peuvent entrer dans la composition d’un plat « fait maison ». La démarche étant volontaire (et donc non obligatoire).
Seulement voilà, après des années et malgré une nouvelle grille de clarification proposée en 2020 par la DGCCRF donnant des critères d'application et reprécisant les produits interdits ou autorisés, la démarche n’a que très rarement été mise en application dans les restaurants et reste très peu connue du grand public. « Pour les restaurateurs, il était très confus, et pour les clients il était très confusant », déclarait en octobre sur France Info Alain Fontaine, le président de l’association française des maîtres restaurateurs précisant que seuls 7 000 restaurants « proposeraient une cuisine totalement faite maison » en France.
En réaction à l’échec de la démarche, le gouvernement envisagerait d’inverser le processus, en créant une nouvelle mention, cette fois obligatoire, précisant quel plat n’est pas fait maison. Du moins, sa ministre déléguée aux PME et au Commerce, Olivia Grégoire, qui souhaite qu'au plus tard en 2025 tout plat « non fait maison » (c’est-à-dire qui n’est pas préparé sur place, avec des produits bruts, tels qu’ils sont définis dans le texte d’application du label « fait maison ») soit signalé sur les cartes des 175 000 restaurants de France. Un projet de réglementation, qui, s’il est mené à exécution, laisse entrevoir le risque de voir revenir dans cette réforme des débats autour de la (re)définition entre produits bruts et transformés. Bien qu’à première vue, Olivia Grégoire, d’après ses déclarations (visionner ci-dessus), ne semble pas vouloir remettre en question cette définition, à savoir qu’un produit brut peut-être congelé ou surgelé. À suivre…