
Dans sa 22e Revue Stratégique *, Food Service Vision évalue les performances du marché de la restauration en France pour l’année écoulée, avec un focus sur l’activité des trois derniers mois étudiés (entre décembre 2024 et février 2025). Sa note de synthèse rappelle que dans un contexte empreint d’incertitudes, tant sur l’évolution de l’activité économique et sur les équilibres géostratégiques, les consommateurs sont de plus en plus enclins à effectuer des arbitrages dans leurs dépenses. Mais bien qu’on observe une certaine contraction de la fréquentation des établissements, le secteur de la restauration réussit, dans l’ensemble, à maintenir une certaine trajectoire de croissance.
Un bilan 2024 tout juste positif
En termes de croissance du chiffre d’affaires, on retiendra déjà que les trois principaux segments de la restauration ont progressé en 2024, mais à des rythmes différents : +3 % pour les commerces de proximité, +3 % pour la restauration collective, +1 % pour la restauration commerciale.
Dans le détail, les commerces de proximité surfent sur la vague du snacking. Avec un rythme de croissance de son chiffre d’affaires de 3 %, ce segment de la CHD continue de performer essentiellement sous l’effet du succès des gammes de snacking (+7 %) dans les magasins, alors que la progression de la boulangerie-pâtisserie et des traiteurs est beaucoup plus modeste (1 %). De son côté, la restauration collective garde un certain rythme, avec une croissance de 2 % en valeur. À l’intérieur, la restauration d’entreprise demeure son segment le plus dynamique avec 8 % de croissance, « en premier lieu sous l’effet du retour des salariés sur leur lieu de travail, mais également via un travail approfondi de certains acteurs dans le renouvellement des offres », analyse François Blouin, CEO de Food Service Vision.
La croissance de la restauration commerciale est tirée par les ouvertures et l’inflation du prix des cartes. La progression de 1 % de son chiffre d’affaires résulte d’une fréquentation en repli dans un contexte de pression sur le pouvoir d’achat, d’un ticket moyen en hausse avec une inflation des cartes et d’un arbitrage des consommateurs qui ont réduit les composantes du repas, en particulier le midi en semaine.
Une amorce 2025 dans la continuité
À plus court terme (décembre à février), le secteur de la conso hors domicile affiche une progression de 1 % de son chiffre d’affaires, soit un rythme presque équivalent à celui enregistré pour l’ensemble de l’année 2024 (+ 1,5 %). En janvier et février, ce sont les commerces de proximité qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu, avec une progression de 4 % de leur chiffre d’affaires, contre 2 % pour la restauration collective et une stabilité pour la restauration commerciale. Et malgré une progression régulière des défaillances, le parc d’établissements continue de croître (+3 % en 2024).
Une croissance certes modeste, mais qui semble durable, aux dires du cabinet de conseil et d’études. « Cela ne signifie pas pour autant que les consommateurs français relâchent leur vigilance : ils consomment simplement moins d’items tout en étant de plus en plus sensibles au rapport qualité/quantité/prix, et ils sont prêts à accorder une prime aux produits plaisir, mais aussi à la gratuité », résume François Blouin.

L'analyse de François Blouin, CEO de Food Service Vision
Les consommateurs gravitent entre plaisir et nécessité
" Nulle part ailleurs que dans la restauration, la dimension comportementale, voire émotionnelle, pèse aussi lourd dans la situation économique du secteur. Le rapport des consommateurs à la restauration se cristallise autour de deux attitudes : le plaisir et la nécessité. Le premier reste un moteur puissant, à condition que cette attente soit payée de retour par l’expérience proposée par le restaurateur. Du côté de la nécessité, on relève chez certains consommateurs une tendance à diminuer leur consommation au restaurant, à privilégier les GMS pour la pause déjeuner en semaine ou à donner l’avantage à la restauration rapide chaînée."