Dans sa 17e Revue Stratégique *, Food Service Vision a évalué les performances du marché de la restauration en France sur la fin d’année. L’analyse porte sur trois mois à fin novembre en comparaison avec la même période de l’année précédente. Globalement, Bien que les mois de septembre et octobre aient enregistré une croissance de 6 % du chiffre d'affaires par rapport à l'année précédente (grâce à une météo très ensoleillée et à la Coupe du Monde de Rugby) , la consommation hors domicile n'a progressé en revanche que de 3 % en novembre. Pour autant, l'année 2023 reste positive avec une hausse globale de 9 % par rapport à 2022.
La restauration commerciale fait moins bien en novembre
Dans le détail, le bilan reste contrasté suivant les secteurs d’activité. Mais dans son ensemble, la restauration commerciale a davantage fait les frais de ce ralentissement de la croissance, enregistrant ainsi une hausse de 6 % en septembre et octobre, mais restant tout juste positive (+1 %) en novembre. En corrigeant l'effet inflation, ces chiffres révèlent en réalité une baisse de la fréquentation de 1 % sur ces trois mois par rapport à la période de l'année précédente. Food Service Vision impute cette baisse à des facteurs tant conjoncturels que structurels. D’un côté, la série de tempêtes et les fortes précipitations sur la plupart des régions de France en octobre et novembre ont découragé les sorties au restaurant. D'autre part, le contexte géopolitique actuel a renforcé le sentiment d’inquiétude des Français, comme le met d'ailleurs en évidence le dernier baromètre IFOP sur le moral des Français. Ce dernier confirme une inquiétude latente des Français sur leur capacité à consommer (57 % craignent de ne pas finir le mois, soit 4 points de plus qu’en 2022).
Regain de la restauration d’entreprise
Autre observation, tous les canaux de la restauration pâtissent des nouveaux arbitrages des Français dans leurs dépenses, qu’il s’agisse des repas à table, de la livraison ou de la vente à emporter. Les populations les plus exposées à ces arbitrages sont sans surprise les étudiants, les seniors retraités et les provinciaux. Surtout, Food Service Vision indique que la restauration rapide connaît un passage à vide pour la première fois depuis trois ans. Selon le cabinet d’étude, elle termine le mois de novembre avec une croissance de chiffre d’affaires quasiment nulle.
Inversement, la restauration d’entreprise bénéficie d’une partie du report des dépenses et devient le segment le plus dynamique depuis la rentrée, avec une croissance comprise entre 18 et 20 % entre septembre et novembre. « Les occasions de consommation se recentrent sur les repas fonctionnels, avec des arbitrages plus forts sur la consommation plaisir », explique François Blouin, le président fondateur de Food Service Vision,
Quant à l’inflation, Food Service Vision note que pour la première fois depuis le début de 2022, les prix pratiqués par les distributeurs sont restés stables au quatrième trimestre de cette année, mais n’en affichent pas moins une hausse avoisinant les % en deux ans. L’accalmie au dernier trimestre 2023 concerne toutes les températures (surgelé, épicerie, frais).
Un effet JO favorable pour 2024
Selon le spécialiste du marché hors domicile La conjoncture actuelle crée des tensions renforcées sur les modèles économiques, se traduisant par des écarts de performances de plus en plus marqués au sein des mêmes formes de restauration. « Certains opérateurs ont su répondre aux attentes des consommateurs, notamment en termes d'expérience client et de tarifs acceptables, tandis que d'autres peinent à s'adapter à ce contexte de déglobalisation du marché et de plus grande sélectivité », commente le fondateur de Food Service Vision.
Dans ce contexte, l'année 2024 s'annonce contrastée, mais elle devrait profiter en toute logique d’un effet positif avec la tenue cet été des Jeux Olympiques de Paris, attirant potentiellement près de 16 millions de visiteurs.
Et surtout, l’envie des Français de retourner au restaurant demeure forte à 83 % ce trimestre contre 81 % en 2022. « C’est sur ce désir que la restauration doit continuer de capitaliser ! », conclut François Blouin.