Rien ne semble freiner la belle dynamique de Yooji. Alors que le marché de la babyfood, avec un CA global évalué à 433 M€, a clôturé l’année dernière sur une légère hausse en valeur (+ 4,1 %) mais avec des volumes stables, la PME communique de son côté sur une activité en progression de plus de 50 % en 2022. Mieux encore, alors qu’à fin mars, ce marché commence à reculer en volume (-4 %), Yooji maintient le tempo en ce début d’année avec une croissance supérieure à 60 %, aux dires de Jérémy Strohner, le CEO de Yooji. « Nous avons réussi à développer notre notoriété de marque mais également notre unicité de process : une cuisson basse température et une surgélation immédiate qui nous permet de proposer des purées et petits hachés bios très proches du fait maison », explique le CEO, rappelant que le parti pris de Yooji, qui mise sur les petites portions pour réduire le gaspillage, alors que l’ensemble du marché de la babyfood s'en tient encore à des repas complets, est un argument encore plus porteur en cette période d’inflation.
Un essai transformé sur l’alimentation autonome
La PME bordelaise s’était notamment distinguée au printemps dernier en étant la première marque en France à proposer une offre dédiée à l’alimentation autonome. À savoir une gamme inspirée de la pédagogie Montessori, composée de bâtonnets combinant légumes et féculents à manger à la main. « Alors que les offres Montessori sont nombreuses en éducation et en puériculture, aucune marque ne proposait encore de produits adaptés, si bien que les jeunes parents adeptes de cette démarche, n’avaient pas d’autre choix que de faire des préparations maison parfois très chronophages. Notre offre de bâtonnets bios à manger-main a comblé un vide dans l'offre », indique Jérémy Strohner, chiffres à l’appui : « Plus 500 000 équivalents repas consommés en 2022 et l’objectif de multiplier ce chiffre par 3 en 2023. En GMS, nos références se sont classées dans le Top 10 de nos meilleures références. En écho, nous prévoyons de compléter la gamme dans les prochains mois. ».
Une nouvelle cible : le repas du soir
Mais Yooji maintient le tempo avec une nouvelle offre complémentaire, « P’tit Dîner », proposant des solutions repas pour le soir adaptées aux besoins nutritionnels et d'éveil des bébés à partir de 8 mois. Elle est développée en collaboration avec Christine Zalejski, docteure en biologie et consultante en nutrition, qui est également la fondatrice du site et de l'organisme de formations Cubes et Petits pois. « C’est aux alentours des 8 mois du bébé que les parents vont proposer un réel repas en plus du biberon ou de la tétée le soir. À cet âge, un dîner équilibré doit être composé de deux tiers de légumes, 1 tiers de féculents ou céréales, 1 cuillère à café de matière grasse ainsi qu’un apport laitier : lait maternel, infantile ou produit laitier », indique la spécialiste, déplorant que la plupart des produits existants du marché, bien que pratiques, « ne répondent que partiellement à ces besoins nutritionnels ». Yooji entend donc combler aussi ce vide avec sa nouvelle gamme P’tit Dîner, proposant quatre recettes élaborées précisément suivant les recommandations de Christine Zalejski. Chaque recette, exempte de lait se compose uniquement de deux tiers de légumes et de céréales entières, sélectionnés pour leur teneur en fibres (favorisant la satiété du bébé comme sa digestion), et laissant ainsi aux parents la possibilité de compléter l’alimentation du soir avec un biberon ou une tétée. La praticité étant également au rendez-vous avec des portions en forme d’étoile, à la texture de purée écrasée, qui seront à réchauffer quelques minutes au micro-ondes. PVC : entre 3,95 et 4,15 € les 300 g pour cette nouvelle gamme complémentaire chez le spécialiste en babyfood surgelée, qui maintient son objectif annoncé d’atteindre 20 M€ de chiffre d’affaires en 2025.
La gamme P’tit Dîner accueille 4 recettes à son lancement : Artichaut, haricots verts, riz - Carotte, patate douce, épeautre - Potiron, maïs, millet - Petits pois, épinards, orge.
Trois questions à Jérémy Strohner, CEO de Yooji
LMDS : Comment évolue aujourd’hui la répartition de vos ventes sur le marché consommateur ?
Jérémy Strohner : Le circuit GMS représente la moitié de notre chiffre d’affaires, et nous sommes aujourd’hui présents dans plus de 1 500 points de ventes sur toute la France, principalement en hypermarchés, en drives ainsi que dans quelques magasins urbains. La vente directe est notre second circuit de distribution et avec un panier moyen supérieur à 50 €, notre plateforme (Yooji.fr) fonctionne très bien et connaît une croissance exponentielle. D’autant que nous n’avons pas ressenti de ralentissement post-covid et travaillons déjà à proposer de nouveaux services aux jeunes parents comme le point-relais. Enfin sur le circuit spécialisé nous avons consolidé notre collaboration avec l’enseigne écomiam et sommes présents dans l’ensemble de leurs magasins avec une gamme dédiée GSS 100 % sourcée en France.
LMDS : Êtes-vous impactés aujourd’hui par le repli général du marché des produits bio en France ?
J.T. : Pas du tout car la babyfood est un marché très atypique. Avec plus de 36 % en valeur, le poids du bio y reste très largement supérieur à celui de l’ensemble du marché de l’alimentaire. Et à court terme, on constate même que le poids du bio continue de se renforcer par rapport au conventionnel !
LMDS : Vous aviez annoncé tester une implantation de vos gammes dans le rayon alimentation infantile, via des meubles autonomes. Quel en a été le résultat ?
J.T. : Mitigé, compte tenu de la complexité de mise en œuvre de cette implantation. Si bien que nous privilégions clairement aujourd’hui une implantation au sein du rayon surgelé (à côté des légumes bruts) avec un balisage sur-mesure « repas bébés ». Ici nos rotations y sont supérieures à celles d’une implantation de meubles autonomes, tandis que la gestion pour les équipes magasins est d'autant facilitée !