Sans Froid, on ne se nourrit pas et on ne se soigne pas. C'est en substance ce que rappellent l'AFF, l'AFCE, la Chaîne Logistique du froid, Transfrigoroute France, le Snefcca, Uniclima, ADC3R et le Syneg dans un communiqué commun. Inquiètes des conséquences d'une révision de la F-Gas trop contraignante pour les activités liées au Froid , les organisations attendent le résultat du Trilogue européen, prévu avant la fin de la présidence européenne menée par la Suède*, mais veulent continuer d'alerter sur les conséquences pour l'ensemble de la filière.
Cette démarche collective fait notamment suite à l'adoption par le Parlement européen, le 30 mars dernier, d'un texte plus restrictif portant sur la révision de la F-gas. Au regard de ce vote, il ressort que Les députés souhaitent une réduction progressive plus importante des hydrofluorocarbones (HFC) sur le marché européen, avec une élimination complète de la production et de la consommation de HFC d’ici 2050 (annexe VII). Un objectif qui permettrait d’aligner les règles actualisées sur l’objectif de neutralité climatique de l’UE à l’horizon 2050.
Renforcement des exigences en lien avec les gaz fluorés
Les députés souhaitent aussi renforcer les exigences qui régissent la mise sur le marché unique de l’UE des produits contenant des gaz fluorés (annexe IV). Le rapport propose des jalons pour l’élimination progressive de l’utilisation des gaz fluorés dans les secteurs où il est techniquement et économiquement possible de passer à des solutions de remplacement, telles que la réfrigération, la climatisation, les pompes à chaleur et les appareils électriques.
En réaction, les organisations signataires du communiqué collectif rappellent que « Les gaz fluorés, ciblés par le règlement, sont largement utilisées et, pour des raisons de sécurité ou de performance énergétique, ne disposent pas d’alternative universelle. Ces fluides sont par ailleurs également utilisés dans les systèmes de conditionnement d’air, les pompes à chaleur et pour les applications médicales ou industrielles. Les fabricants de ces matériels ont exprimé des craintes équivalentes si ce n’est identiques ». Et de reprendre : « Tous les professionnels du froid sont engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique. Néanmoins, la sécurité et la qualité sanitaire dans le transport frigorifique, la réfrigération industrielle et commerciale et dans tous les usages du froid du monde médical ou agroalimentaire doivent aussi être préservées au bénéfice de la population. [...] Il est encore temps pour nos représentants politiques de prendre conscience des conséquences d’une révision trop drastique de ce règlement. »
La crainte d'une pénurie
Bien que les signataires réaffirment leur soutien à une révision, ces derniers souhaitent qu'elle reste applicable et n'implique pas plus de préjudices que de bénéfices. « Si le règlement adopté ne prend pas en compte les besoins industriels et techniques, la pénurie en fluides frigorigènes entraînera une obsolescence prématurée des équipements existants. De plus, l’absence d’offre alternative menacera certains secteurs stratégiques », ont déclaré les huit organisations à destination des représentants français présents dans les instances européennes.
* La présidence suédoise prendra fin le 30 juin 2023 avant de laisser la main à l'Espagne du 1er juillet au 31 décembre 2023.