© Bertrand Duquene
Largement distribuées dans les enseignes de la grande distribution, en frais comme au rayon surgelé, les noix de St-Jacques de la Baie de Saint-Brieuc partent à la conquête de la restauration. Un circuit historiquement plutôt tourné vers les noix de Normandie.

En pleine campagne de pêche de la coquille Saint-Jacques de la Baie de Saint-Brieuc, les pêcheurs réunis au sein de l’OP Cobrenord et leur partenaire transformateur Celtarmor affichent une ambition commune : se développer fortement en CHR dans les prochaines années. Jusqu’à maintenant, les débouchés du deuxième gisement français de coquilles Saint-Jacques sont plutôt restés tournés vers la grande distribution, aussi bien en noix fraîches que surgelées.

Il est temps désormais pour les acteurs de la filière d’élargir leurs horizons en partant à la conquête des professionnels de la restauration. Pour ce faire, la coquille de la Baie de Saint-Brieuc a plus d’un atout à mettre en avant. À commencer par des volumes disponibles en croissance qui permettent de satisfaire une nouvelle demande. Selon les données de l’Ifremer, les volumes de coquilles disponibles ont augmenté de 23 % en 2023 par rapport à 2022 et les projections pour cette année suivent la même tendance.

La santé du gisement de coquilles dans la Baie de Saint-Brieuc n’est pas le fruit du hasard. Dès les années soixante-dix, alors que l’espèce « pecten maximus » était menacée, l’organisation des producteurs a mis en place des licences de pêche ainsi que des règles drastiques. La campagne de pêche se tient d’octobre à mai, les pêcheurs ne peuvent sortir que 2 jours par semaine et seulement pendant 45 minutes et la capture est limitée à 1 200 kg de coquilles par jour. Et c’est bien cette gestion « au cordeau » qui garantit la préservation de la ressource en Baie de Saint-Brieuc.

Cobrenord et Celtarmor : un partenariat gagnant-gagnant

En parallèle, la noix de St-Jacques peut se targuer d’une double labellisation. Tandis que le Label Rouge est un gage de qualité supérieure, la certification « Pêche durable MSC » assure une pêche responsable et respectueuse de l’environnement. Dernier atout, enfin, une organisation singulière entre les pêcheurs de Cobrenord et l’entreprise Celtarmor qui transforme et conditionne les noix. Scellé par une association capitalistique via le groupe Fipêche, ce partenariat va dans le sens du développement pérenne de la filière dans son ensemble.

Première étape dans l’essor de la noix de Saint-Jacques de la Baie de Saint-Brieuc en CHR : une arrivée dans les rayons surgelés de Metro au plan national depuis novembre dernier. De quoi diffuser largement le produit hors des frontières bretonnes (Metro dispose de 99 points de vente dans l’Hexagone) et améliorer sensiblement sa visibilité.

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Pêchées d’octobre à mai, en dehors de la période de reproduction, les coquilles Saint-Jacques de la Baie de Saint-Brieuc se distinguent par l’absence de corail.

La coquille obtient la distinction « Site remarquable du goût »

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Après le Label Rouge qui garantit une qualité supérieure et le label Pêche durable du MSC qui certifie une pêche durable, la coquille Saint-Jacques de la Baie de Saint-Brieuc est reconnue « Site remarquable du goût ». Ce label soutenu par le Ministère de la Culture est une reconnaissance du lien entre le savoir-faire des hommes (les artisans pêcheurs), la qualité d’un produit (la coquille Saint-Jacques) et la richesse d’un patrimoine architectural et environnemental (la baie de Saint-Brieuc). Elle rejoint ainsi la liste très sélective des produits de nos terroirs reconnus « Sites remarquables du goût » comme le Sel de Guérande, l’ail rose de Lautrec ou encore le Roquefort.

La coquille de la Baie de Saint-Brieuc, c’est :

- Le 2e plus grand gisement en France qui s’étend sur 150 000 hectares.

-  238 navires ayant une licence de pêche.

-  500 emplois directs et 1 400 indirects.

-  7 068 tonnes débarquées sur la campagne 2023-24 au total.

-  4 800 tonnes débarquées par les bateaux de Cobrenord qui sont transformées chez Celtarmor pour donner 150 T de noix fraîches et 250 T de noix surgelées.

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© Bertrand Duquene