Le référentiel de l’Aquaculture Stewardship Council (ASC) portant sur la crevette s’enrichit de nouvelles espèces. Concrètement, cela signifie que la quasi-totalité de la production mondiale crevettes d'élevage dans le monde est désormais couverte dans le champ d'application du programme de certification. Dans le détail, les quatre nouveaux genres d’espèces d’eau douce ajoutés au référentiel sont Cherax, Procambarus, Astacus et Macrobrachium. Pour Camille Civel, directrice France et Belgique au sein de l’ONG internationale, cette révision « étend concrètement l’impact positif potentiel de l’ASC, en permettant à un plus grand nombre de fermes aquacoles de demander la certification. Compte tenu des avantages de la certification, pour les fermes aquacoles, les travailleurs, l’environnement et les communautés locales, cela ne peut être qu’une bonne chose ». La directrice rappelle au passage que tous les référentiels ASC sont périodiquement révisés et mis à jour par des équipes d'experts multipartites, en tenant compte des commentaires du public. « La révision du référentiel Crevette a donc non seulement permis d'ajouter de nouvelles espèces importantes, mais aussi d'effectuer un certain nombre de mises à jour pour que le référentiel reflète les meilleures pratiques actuelles ».
Un nouveau palier d’exigences pour les fermes terrestres
En parallèle, l’ONG a renforcé les exigences relatives aux fermes aquacoles dites en système à recirculation (appelé RAS pour Recirculating Aquaculture System), pour que la certification ASC prenne mieux en compte les impacts spécifiques de cette méthode de production aquacole qui gagne nettement en popularité dans le monde entier. Pour les non initiés, les fermes aquacoles appelées “RAS” utilisent des systèmes de recirculation et de filtration d’eau qui permettent d’élever des poissons dans des installations étanches à terre. Une configuration qui permet donc de s’affranchir de certains des impacts de l’aquaculture, notamment sur les populations sauvages ou les écosystèmes marins. Mais elle pose dans le même temps de nouveaux problèmes potentiels, en lien avec la consommation d'énergie et d'eau, ou l'élimination des effluents. C’est donc ce qui conduit l’ONG à mettre en place un nouveau module d’exigences pour ces fermes, renforçant notamment les exigences en matière de contrôle de l'énergie et de stratégie visant à réduire les émissions et minimiser les effets négatifs sur les ressources en eau. Au final, toute ferme aquacole RAS devra répondre à ces exigences, en plus de toutes celles existantes du référentiel ASC dédié aux espèces qu’elle élève. « L’aquaculture est une industrie en évolution rapide, innovante, il n’est donc pas surprenant de revoir et d’adapter le programme de l’ASC pour nous assurer qu’il reflète toujours les meilleures pratiques de la filière aquacole. Or l’aquaculture RAS, comme toute production aquacole, a des impacts particuliers », déclare la responsable, ingénieure agronome de formation. Sachant que les deux nouvelles mises à jour seront effectives et obligatoires d’ici la fin d’année en cours.
Une présence du label qui s’affirme en France
L’ASC, qui a n’a ouvert son bureau en France qu’en 2019, recensait déjà à fin avril dernier plus de 1850 produits labellisés vendus dans l’Hexagone, un chiffre en progression de 25 % en l’espace d’un an. 49 000 tonnes de produits labellisés ASC ont été vendues l’année dernière et 230 entreprises sont certifiées “Chaîne de Garantie d’Origine”. À l’échelle mondiale, les chiffres deviennent vertigineux avec 1 700 fermes certifiées, 2,5 millions de tonnes de produits certifiés en 2021 et 21 600 produits labellisés vendus dans 80 pays. L’ASC totalise enfin 12 référentiels par groupe d’espèces*.
(*) : Pour mémoire les référentiels ASC : Bivalves (huîtres, moules, palourdes et pétoncles) ; Crevettes ; Liches et cobias ; Bar, dorade et maigre ; Ormeaux ; Pangasius ; Poissons marins tropicaux ; Poissons plats ; Saumons ; Tilapias ; Truites d’eau douce ; Algues