Avec 500 producteurs engagés cinq ans après sa naissance en 2018, le label privé “Zéro Résidu de Pesticides” impulsé par le Collectif Nouveaux Champs, gagne en visibilité comme en notoriété. À fin décembre 2022, on comptait déjà plus de 153 millions d'UVC produites et commercialisés arborant le “ZRP”. Avec une accélération notable sur 2022, le total des volumes de ventes de l’ensemble des produits labellisés ayant marqué une progression de 20 % par rapport à l’année précédente. D’autant que ce label, initialement positionné sur les fruits et légumes, s’étend depuis peu à d’autres filières comme les pâtes et les vins. Si bien que 220 références rattachées à 36 variétés sont aujourd’hui labellisées. Le légume surgelé y est d’ailleurs bien représenté, en totalisant 18 % des volumes vendus sous le label (6 % en CA), répartis sur plusieurs variétés : carottes, chou-fleur, haricot vert, épinards, petit-pois, patate douce, oignons... Dans ce domaine, l’industriel légumier Ardo, qui a rejoint le collectif de producteurs en 2020, a joué un rôle essentiel dans le développement du légume surgelé ZRP.
Une notoriété déjà forte
« La démarche progresse, se confronte à l’âpreté du marché, aux arbitrages commerciaux mais, pour autant, acheter un produit bon pour sa santé et origine France s’installe durablement dans le Top 5 des critères de choix décisifs depuis le début de la crise Covid », évoque Julie Sabourin. La coordinatrice du collectif Nouveaux Champs nous délivre quelques chiffres repères sur la place qu’occupe le label dans les paniers des consommateurs. Près d’un quart des Français aurait acheté au moins un produit arborant le label au cours de l’année dernière (source Kantar, données à CAM P12 2022). Quant à sa notoriété, 50 % des Français déclaraient connaître le label « Zéro Résidu de Pesticides » en 2022 (Source : CSA, Baromètre de consommation et perception des produits biologiques en France, mars 2022).
Les pesticides en haut des préoccupations des Français
Mais au-delà de ces chiffres, la force du label est d’être directement compréhensible par les consommateurs, en appuyant justement sur l’un de leurs sujets de préoccupation majeur, la présence des résidus de pesticides dans les produits. D’ailleurs, une enquête menée par BVA sous l'impulsion d’un collectif de marques (En Vérité) a récemment mis en relief les priorités exprimées par les Français en matière d'affichage environnemental. Le rapport révèle que si pour 86 % des Français, un score environnemental est essentiel, il doit avant tout répondre à des critères précis et discriminants à commencer par l’utilisation de pesticides, le mode d’élevage et l’origine. Pour 39 % des Français, le pesticide serait même le critère le plus important pour évaluer l’impact environnemental d’un produit alimentaire. Soit manifestement la preuve que ce sont les indicateurs recouvrant pour eux une réalité précise (utilisation de pesticides, mode d’élevage, origine) qui recueillent l’adhésion et orientent l’achat, plutôt que les informations recouvrant des concepts ou notions plus larges (climat, biodiversité, ressources). Un constat donc bien en phase avec la promesse portée par le label ZRP.
© Le Monde du Surgelé - 2023
Les variétés concernées par le label ZRP
© Zéro Résidu de Pesticides-2023
Cahier des charges ZRP : une approche à la parcelle
Avant tout, le Label “Zéro Résidu de Pesticides” est une démarche privée, portée par des producteurs volontaires. Il ne s’agit pas d’un signe officiel de qualité et d’origine (SIQO) tel que le Label Rouge ou le Label Agriculture Biologique. Globalement moins contraignant que le bio mais allant bien au-delà de l’agriculture raisonnée, le cahier des charges du programme « ZRP » s’appuie sur des engagements pris par les producteurs, comme l’utilisation d’insectes auxiliaires pour lutter contre les ravageurs des cultures, la baisse des intrants “chimiques”, la préservation de la biodiversité, les économies d’eau et d’énergie… « Ces solutions alternatives sont donc le plus souvent spécifiquement en lien avec l’espèce et le mode de culture », précise la coordinatrice du collectif. Les cultures sont soumises à̀ des analyses qui doivent prouver l’absence de résidus de pesticides quantifiables.
Donc en résumé, lorsque des producteurs engagés choisissent d’utiliser un pesticide de synthèse, ils le font certes, selon un des principes de l’agriculture raisonnée. Mais ici, le producteur engagé doit vérifier que le pesticide appliqué n’a pas généré de résidu.
Ponctuellement et en cas d’agression forte d’une maladie ou d’un ravageur, si les moyens de lutte alternatifs se révèlent insuffisants et mettent en danger la pérennité de la culture, le producteur peut être amené à sortir la parcelle du programme. Les produits qui sont issus de cette parcelle ne pourront pas être vendus avec le label mais si les Limites Maximales de Résidus ne sont pas dépassées (ce qui est le cas la plupart du temps), ils seront commercialisés avec les produits de l’agriculture conventionnelle. Ce qui permet aux producteurs de ne pas subir une perte lourde de revenus en cas de non-conformité́ au cahier des charges. « C’est donc une conduite globale et responsable, ramenée à la parcelle, qui rend possible la constitution d’une offre en ZRP », conclut Julie Sabourin.
Le cahier des charges est consultable sur le site du collectif de producteurs (nouveaux-champs.fr).
© Zéro Résidu de Pesticides 2023