© Le Monde du Surgelé
Le gouvernement a dévoilé fin mai le dispositif encadrant la démarche volontaire de transparence sur l’origine des ingrédients principaux rentrant dans la composition des produits transformés.

Olivia Grégoire, la ministre déléguée chargée de la Consommation, a présenté la charte du dispositif Origine’Info. Ciblant tous les acteurs de l’alimentaire, il vise à permettre au consommateur de reconnaître l’origine des principales matières premières agricoles ou (issues de la pêche et de l’aquaculture) dans les produits transformés qu’il achète. Il s’agit d’une démarche volontaire, pour laquelle environ 80 entreprises se seraient déjà engagées à la mettre en application. Le logo sera accolé sur les emballages, sachant que les industriels volontaires pourront choisir de dématérialiser l’information avec un QR code sur le produit. Les premiers affichages dans les rayons ou en dématérialisé devraient être visibles d’ici à la fin de l’année 2024.

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Quant aux ingrédients concernés, les choses se compliquent. Mais pour essayer de faire simple, la démarche concernerait les ingrédients primaires (rentrant à plus de 50 % dans la recette), ou du moins les trois principaux, ou ceux génériques à une famille de produits (comme par exemple la farine et la sauce tomate pour une pizza), ou bien encore ceux cités dans la dénomination du produit… Une certaine marge de manœuvre semble donc laissée au fabricant.

Si les associations de consommateurs saluent l’initiative, elles déplorent en revanche le caractère non obligatoire du dispositif, qui intervient alors que la DGCCRF accentue les contrôles sur l’origine des produits se réclamant du Made in France et de la francisation.

Une démarche souhaitée par une majorité des Français

Aujourd’hui, près de 70 % des aliments transformés n'afficheraient pas de mention précise sur leur origine, constat dressé par l’Association l'UFC-Que Choisir dans une étude publiée fin mars. Or selon les résultats d’une étude Appinio, impulsée à l’initiative du Collectif en Vérité, 86 % des consommateurs interrogés souhaitent disposer de cette information au moment de leur achat. Le sujet de l’origine est considéré comme le quatrième critère d’achat pour les produits après le prix, la marque et la quantité, à égalité avec la qualité nutritionnelle. Pour obtenir des informations sur l'origine, 68 % des acheteurs se réfèrent aux listes d'ingrédients et aux labels. Parmi les labels les plus cités figurent "Origine France Garantie, "Appellation d'Origine Protégée," et "Fabriqué en France", mais toujours selon le rapport Appinio, seule la moitié des consommateurs y prête une réelle attention lors de leurs achats.

Ils ont déclaré

David Garbous, cofondateur et Président du Collectif en Vérité : " Nous savons que cette option camembert fonctionne car c’est celle que nous avons testée auprès des consommateurs il y a 1 an. Nous n’avons aucune certitude sur la capacité de la première option à mobiliser les consommateurs. Nous espérons que la liste des 80 membres va s’agrandir rapidement comme cela s’était passé pour le Nutriscore. A ce titre, nous donnons RV pour le point d’étape prévu à Bercy courant juin. Ce mouvement d’adhésion volontaire est critique car sans lui, ce sont d’autres dispositifs législatifs plus contraignants qui vont s’imposer, comme celui initié par Richard Ramos qui a obtenu un soutien transpartisan très large des députés de l’Assemblée Nationale le 17 mai dernier "