Six ans après son introduction en France, le Nutri-score est progressivement devenu un repère d’information pour une part croissante de consommateurs, bien qu’à caractère encore non obligatoire pour les industriels. Environ 60 % des marques affichent le Nutri-score de leurs produits (source : UFC Que Choisir). Aujourd’hui, 6 autres pays européens (Belgique, Allemagne, Luxembourg, Pays Bas, Espagne et Suisse) l’ont adopté, même si d’autres, en premier lieu l’Italie, continuent à s’y opposer.
Le label fait l’objet de mises à jour régulières pour suivre l’évolution des recommandations nutritionnelles. Depuis le 1er janvier 2024, un nouveau mode de calcul entre progressivement en vigueur dans les rayons. Les règles sont durcies en prenant davantage en compte le taux de gras, de sucre et de sel des produits. Avec ce nouveau mode de calcul, un produit peut ainsi passer de la lettre A à C ou de B à A sans en avoir changé la recette.
La V2 de l’algorithme est disponible depuis janvier mais pas encore applicable tant que le nouvel arrêté n’est pas validé au Journal Officiel. Sa parution est annoncée fin avril/début mai. Dès lors, les entreprises disposeront d’un délai de 24 mois, à compter de la parution du décret, pour adapter leur étiquetage (sur les produits déjà étiquetés sur le marché). Concernant les nouveaux produits mis sur le marché, il sera possible de les commercialiser avec l’algorithme original sur une durée de 6 mois (à compter de la publication de l'arrêté ministériel). Ils pourront être vendus jusqu'à l'écoulement des stocks. Au-delà des dérogations accordées pour écouler les stocks existants avec l'ancienne étiquette, les marques seront interdites de toute communication faisant référence à l'ancienne note dès la date de publication officielle des nouvelles réglementations.
Un outil qui influencerait 56 % des Français
Dans un épisode de son Podcast « Parlons Conso »*, Kantar est revenu en détail sur l’évolution de la notoriété du Nutri-score et le rapport qu’entretiennent aujourd’hui les Français avec le système d’étiquetage nutritionnel. Voici 7 observations tirées de cette analyse :
- Le Nutri-score est l’un des labels les plus connus avec quasiment 100 % de notoriété.
- Pour plus de 56 % des Français, le Nutri-score influence leurs choix de produits alimentaires (contre 50 % en 2022). Les Français qui utilisent le Nutri-score sont principalement des seniors (55 ans et plus), de CSP+ et vivant en région parisienne. Le Nutri-score est pour ces consommateurs une aide à la décision sur ces produits transformés.
- Près de 20 % des Français affirment que le Nutri-score n’influe pas sur leur choix de produits alimentaires. Ces consommateurs sont majoritairement des foyers jeunes ou des familles avec de grands enfants, de CSP moyenne ou inférieure et originaires du sud-ouest de la France.
- Pour 42 % des Français, le Nutri-score est la première source d’information permettant d’obtenir des conseils en nutrition, 41 % se réfèrent au tableau nutritionnel et 33 % aux professionnels de santé.
- Selon Scan-Up, 30 % des produits pourraient voir leur lettre se dégrader suite à ce changement de mode de calcul. Avec toutes les conséquences pouvant en découler vis-à-vis des industriels et des fabricants mais peu en revanche du côté des consommateurs qui font confiance au label.
- Au-delà du Nutri-score, d’autres labels sont importants pour les consommateurs comme les mentions “SANS”. 79 % des Français se disent préoccupés ou très préoccupés par la présence d‘additifs ou d’ingrédients controversés dans les produits.
- Malgré le contexte économique, les consommateurs français restent préoccupés par leur santé et sont en quête de réassurance sur ce qu’ils achètent. Des éléments qu’ils retrouvent dans le Nutri-score.