picture © Mikael Buck / Deliveroo

Food Service Vision a délivré un nouveau point sur la situation en restauration hors domicile. Malgré des résultats plus encourageants durant l’été, la fin d’année s’annonce pour le moins tendue.

Après trois premiers volets diffusés respectivement en avril, en mai et en juillet, Food Service Vision a dévoilé début octobre les résultats du quatrième volet de sa Revue stratégique Food Service & Covid-19 *. L'étude permet de se faire une idée de l’impact de la crise du coronavirus sur le secteur de la consommation hors domicile, depuis les premiers jours du confinement. Cette fois, les observations portent sur la période de juin à septembre. Sur un plan global, le marché de la consommation hors domicile (CHD) se serait donc nettement redressé aux mois de juillet et d’août, durant lesquels il accusait une baisse de chiffre d’affaires de « seulement » 17 % par rapport à la même période de l’année précédente. La perte de chiffre d’affaires est donc estimée à 2,5 milliards d’euros au cours des deux mois d’été, contre 3,5 milliards sur le seul mois de juin. « Néanmoins, si on analyse la situation sur la période de janvier à août, la perte de chiffre d’affaires cumulée atteint les 20 milliards d’euros », constate François Blouin, fondateur et du cabinet d’étude spécialisé en restauration.

 Une amélioration quasi générale

L’autre observation à noter sur la période, c’est que le rebond de l’activité durant l’été s’est ressenti sur une bonne part des segments de la restauration. Par exemple, la restauration commerciale aurait enregistré un gain de 26 points. Sur ce secteur 91 % des habitués (comprendre les Français qui se rendent au restaurant plus d’une fois par mois) ont fréquenté un établissement en juillet et en août, soit 15 points de plus qu’en juin. « La baisse du nombre de salariés en télétravail ou en chômage partiel a clairement favorisé la hausse de la fréquentation des restaurants à l’heure du déjeuner », commente de son côté Emmanuel Argoud, le directeur associé de Food Service Vision. De son côté, la restauration collective affichait un plus fort rebond, avec 37 points gagnés par rapport au mois de juin. Enfin, les commerces hors GMS seraient revenus à un niveau d’activité légèrement supérieur à celui relevé sur la même période un an auparavant.

Fréquentation touristique : Paris très impactée

Cet été, on a pu aussi noter de très fortes disparités dans l’activité en restauration commerciale, suivant les flux touristiques. L’absence des touristes étrangers a impacté très différemment les acteurs de la restauration suivant leur implantation géographique et leur type d’établissement. Dans ce sens, le chiffre d’affaires de la restauration commerciale en France hors Paris a progressé de 1 %, alors que dans la capitale, complètement désertée durant l’été, il reculait dans le même temps de 49 %.

Enfin, comme le confirme le rapport de l’étude, la restauration rapide reste, sans surprise, le principal moteur du rebond de la conso hors domicile. Durant l’été 2020, elle a enregistré 93 % du chiffre d’affaires de l’été 2019, devant la restauration de service à table (89 %), la restauration d’hébergement et de self-service (entre 75 et 69 %) ou la restauration de transport (56 %).

Une fin d’année sous haute tension

Malgré ces chiffres un tant soit peu encourageants durant l’été, les perspectives jusqu’en fin d’année semblent complètement bouchées, a fortiori depuis l’annonce de l’instauration des couvre-feux dans les principales métropoles de France. « Une nouvelle fois les acteurs de la restauration vont devoir se réinventer et entreprendre pour résister à cette crise qui s’installe sur le long terme. Mais les résultats de notre enquête tendent aussi à nous faire croire qu’ils rencontreront un certain soutien de la part des consommateurs français », conclut François Blouin. Dans tous les cas, on peut s’attendre à une nouvelle poussée des prestations de click & collect et de restauration livrée.

(*) : Food service & covid-19 - Revue stratégique : étude réalisée sur la base d’interviews réalisées en avec des décideurs (chaînes de restauration, agrégateurs, restaurants virtuels, distributeurs, grossistes, fournisseurs agroalimentaires et boissons...), des leaders d’opinion, des experts et des syndicalistes de la restauration.