picture Photo : Communauté Européenne - 2020

Entamée depuis la mi-juin, la reprise du marché de la restauration hors domicile reste très hétérogène d’un secteur à l’autre. Nouveau point sur la situation avec le concours de Food Service Vision.

Après un premier volet en avril suivi d’un nouveau point fin mai, Food Service Vision présente aujourd’hui les résultats du troisième volet de sa « Revue stratégique Food Service & Covid-19 ». L'étude permet de se faire une idée de l’impact de la crise du coronavirus sur le secteur de la consommation hors domicile. Au plus fort de la crise, à savoir à la fin du mois de mars, l’ensemble de la restauration hors domicile avait perdu 80 % de son chiffre d’affaires. En juin, elle aurait regagné 35 points selon l’analyste. Mais si les clients sont de retour, le manque à gagner est énorme. Soit, par rapport à 2019, une perte globale de chiffre d’affaires de 47 % et de 40 % en consolidé sur l’ensemble du premier semestre. « L'ensemble de la filière restauration aura donc perdu sur le premier semestre l’équivalent de 17,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 3,5 milliards pour le seul mois de juin », observe Emmanuel Argoud, le directeur associé de Food Service Vision. En d’autres termes, ce sont environ 2,3 milliards de repas qui sont partis en fumée pour le Food Service.

 

Reprise très hétérogène suivant les secteurs

En outre, la reprise attendue depuis la réouverture des restaurants demeurait encore timide à fin juin. Elle se caractérise en outre par une très forte hétérogénéité des performances, suivant les  profils d’établissements et leur emplacement géographique. « Certains acteurs retrouvent une vraie croissance, portée par des clients au rendez-vous. D’autres sont plus à la peine, avec le bouleversement des modes de vie depuis le confinement » souligne notre interlocuteur .Dans le détail, c’est sans surprise la restauration commerciale qui s’en sort le mieux, en ayant regagné 43 points de chiffre d’affaires en avril et juin. Mais avec là aussi des niveaux de reprise très variables. La restauration rapide s’en sort le mieux, avec sur le mois de juin, une perte de chiffre d’affaires qui se situe à -18 % « seulement » par rapport à la même période en 2019. De son côté, la restauration à table accuse davantage le coup avec un retard de - 42 % (malgré un taux d’ouverture des établissements de 83 %).   Enfin c’est la restauration de transport et d’hôtels qui est la plus touchée, avec une perte de -82 % selon l’étude.

 

La collective à deux vitesses

Fortunes également très diverses sur le créneau de la restauration collective. La restauration de santé et d’Ehpad aura finalement peu souffert de la crise (avec un repli d’à peine 5 % du CA en moyenne). En revanche, les effets de la réouverture des écoles et des collèges ne se sont presque pas fait sentir : selon l’étude, la restauration scolaire enregistrait encore un recul de 81 % de son chiffre d’affaires en juin par rapport à la même période en 2019. La restauration de loisirs n’était pas mieux lotie (-90 %), tout comme la restauration d’entreprise (-80 %).

(*) : Food service & covid-19 - Revue stratégique  : étude réalisée sur la base d’interviews réalisées en avec des décideurs (chaînes de restauration, agrégateurs, restaurants virtuels, distributeurs, grossistes, fournisseurs agroalimentaires et boissons...), des leaders d’opi­nion, des experts et des syndicalistes de la restauration.

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