Pour réduire les tensions autour de l’approvisionnement en électricité durant l’hiver, l’Etat revoit à la hausse les tarifs de rémunération pour les entreprises engagées dans un contrat d’effacement électrique.
Il s’agit là d’une autre conséquence moins visible mais bien réelle, de la pandémie de Covid. EDF a dû réduire la voilure de ses opérations de maintenance de ses centrales nucléaires pendant le confinement. Leurs reports conjugués à la fermeture de la centrale de Fessenheim impliquent que la France devra moins compter sur l’atome pour produire son électricité cet hiver (et même les suivants)… Si tout risque de black-out pendant l’hiver semble écarté aux dires des experts, les perspectives de production électrique s’en s’annoncent pas moins dégradées. Pour y pallier, l’Etat renforce notamment le soutien à l’effacement électrique.
Un prix plafond doublé
En cas de forte tension sur le réseau, il est en effet prévu « d’effacer » les consommations de certains utilisateurs moyennant rétribution. Ce dispositif n’est pas nouveau mais est désormais éligible pour des installations de moindre puissance*. De son côté le ministère a revu les tarifs sont largement à la hausse : il double en effet le mécanisme de soutien par appel d’offres : De 30 k€/MW, il passe à 60 k€/MW pour l’année 2021 avec l’objectif de dégager jusqu’à 500 mégawatt d’offre supplémentaire en période de pointe. L’augmentation du prix plafond de la rémunération devrait donc permettre d’engager davantage d’entreprises dans un contrat d’effacement électrique, qui était jusqu’alors plutôt réservé aux grosses industries consommatrices d’électricité. « Attention, ce prix plafond ne garantit en aucun cas le montant de la rémunération finale », avertit néanmoins la société nantaise Enerdigit, opérateur d’effacement qui précise que la rémunération dépendra en fait de la puissance réellement effacée. Pour autant, la puissance électrique effaçable d’une entreprise va pouvoir être davantage valorisée, offrant mécaniquement une rémunération plus importante à la société. « Dans ce sens, Les entreprises qui avaient auparavant évalué les gains potentiels d’effacement et qui n’y avaient pas trouvé d’intérêt économique peuvent donc nous solliciter pour réévaluer l’étude gratuitement », précise-t-on au passage chez Enerdigit.
(*) : Des équipements ayant une puissance inférieure à 250 kW peuvent être engagés (sous réserve malgré tout de pouvoir constituer plusieurs entités attachées à un même client).