picture Photo : EGS

L’association et les six syndicats qu’elle regroupe (dont les EGS) rejoignent un pôle alimentaire en gestation au sein de la CPME.

La séparation est désormais actée entre l’Adepale et l’Ania. Son président, Jérôme Foucault l’a officiellement annoncé le 17 novembre. L’association des Entreprises de Produits Alimentaires Élaborés, représente à la louche 260 sociétés, et près de 400 sites implantés en France. C’est donc une décision non sans conséquences sur la représentativité des ETI, des PME et des TPE alimentaires au sein de l’Ania. D’autant que plusieurs technologies de conservation sont concernées puisque l’adepale fédère aujourd’hui pas moins de six syndicats représentatifs des entreprises des produits d’épicerie, frais et surgelés (ces derniers avec le syndicat des EGS, présidé actuellement par Luc Darbonne)*. Jérôme Foucault, interrogé sur les motifs de cette séparation avec l'Ania, explique sans détour : « L’Ania ne représente sûrement pas les 17 000 entreprises de l’agroalimentaire qu’elle revendique. Qui plus est, elle est très influencée par les problématiques des entreprises internationales, qui pèsent un poids significatif dans ses instances. »

Création de la CPME Alimentaire

L’Adepale s’est rapproché de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises, pour créer un pôle dédié à l’alimentaire au sein de l’organisation au sein de la CPME, avec laquelle elle déclare partager un « ADN commun ». Elle rejoint ainsi au sein de ce pôle en gestation les Brasseurs de France, la FEB (entreprises de boulangerie-pâtisserie), la FFS (spiritueux) et la UMVIN (négoce du vin). Objectif annoncé : se positionner comme un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics et des acteurs économiques pour défendre les intérêts les TPE, PME et ETI alimentaires françaises. Aussi, promouvoir la souveraineté du modèle alimentaire français dans l’Europe.

Mais dans le contexte actuel du reconfinement, il s’agit surtout de traiter l’urgence de la crise du Covid-19 et maintenir la chaîne d’approvisionnement. « En effet, parmi nos entreprises adhérentes, la situation a des conséquences pour le moins contrastées : certaines font face à une croissance de leurs ventes avec la consommation accentuée à domicile sous l’effet du confinement, tandis que d’autres sont durement touchées en raison de la fermeture de la restauration collective et commerciale », précise le président de l’association exemples à l’appui. Ainsi sur le surgelé, l’Adepale évoque une chute des ventes estimée à -27,2 % en moyenne pour les entreprises présentes sur le marché de la restauration hors domicile. Jérôme Foucault rappelle par ailleurs les nombreuses incertitudes qui pèsent sur la consommation des produits festifs à l’approche des fêtes de fin d’année.

Des mesures d’urgence demandées

Dans ce sens, l’Adepale demande un renforcement des mesures existantes pour mieux soutenir PME et TPE, particulièrement fragilisées par le contexte actuel. Avec entre autres mesures demandées, une exonération des charges patronales à proportion de la perte d’activité liée à la fermeture de la restauration au cours des deux confinements et cela pour toutes les entreprises de la filière alimentaire, y compris pour celles au-delà de 250 salariés. En outre, pour les entreprises dépendantes de la restauration hors domicile une prise en charge de l’activité partielle dans des conditions similaires. Enfin une exonération fiscale de 100 % des dons alimentaires aux organisations caritatives effectuées par les entreprises qui se retrouvent avec des invendus du fait de la fermeture des cafés, hôtels et restaurants.

(*) : les syndicats regroupés au sein de l’Adepale sont : la Fédération des Industries des Aliments Conservés (FIAC) ; la Fédération Nationale des Légumes Secs (FNLS) ;  les Entreprises des Glaces et Surgelés (EGS) ; les Entreprises du Traiteur Frais (ETF) ; le Syndicat de la Rizerie Française (SRF) ;  le Syndicat des fabricants de produits Végétaux Frais Prêts à l'Emploi (SVFPE).