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L’année 2020 a marqué un nouveau tournant pour l’enseigne de magasins spécialisés. Son fondateur et Pdg Daniel Sauvaget évoque ses performances, son introduction réussie en bourse, et les développements en cours, sur fond de crise du Covid.

Le Monde du Surgelé : Quel bilan tirez-vous de cette année inédite ?

ECOMIAM_Danielbd.jpgDaniel Sauvaget : 2020 restera, sur le plan professionnel j’entends, une bonne année pour écomiam. Au 30 septembre, nous avons bouclé notre dernier exercice sur une augmentation du chiffre d’affaires de 56 %, soit 36 % à périmètre constant. Sur l’année civile, la progression est bien sûr encore plus nette sous l’effet Covid.

LMDS : Comment expliquez-vous ces performances inédites des surgelés ?

D.S. : Les crises comme celle que nous traversons, exacerbent souvent les tendances du moment. Pendant les confinements, le recours à des pratiques alimentaires privilégiant les produits bruts, la cuisine « fait-maison » et l’origine France, n’ont fait que renforcer l’adhésion des clients au modèle écomiam, confortant d’autant les choix et positionnements de l’enseigne.

LMDS : À votre avis, le marché du surgelé sortira-t-il gagnant de cette crise, sur le long terme ?

D.S. : J’en suis convaincu et d’ailleurs à titre personnel, je suis très fier qu’écomiam ait contribué, à son modeste niveau, aux côtés de Picard et Thiriet, à restaurer l’utilité du surgelé dans l’esprit des consommateurs. Une technologie qui rappelons-le a été malmenée par les pratiques peu scrupuleuses de certains industriels qui ont « bricolé » avec la réglementation.

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LMDS : L’année 2020 marque aussi l’introduction d’écomiam en bourse. Avec quel résultat ?

D.S. : Ce projet boursier, qui était quand même une gageure lorsque nous l’avons initié en avril dernier, a pleinement porté ses fruits. Nous avons rencontré une forte demande pour le titre, qui, depuis les débuts de sa cotation en octobre dernier, a déjà varié de 58 %, à l’heure où je vous parle. Donc non seulement l’opération s’est bien déroulée mais surtout la bonne perception de l’enseigne par le marché boursier nous prouve que nous avons actionné les bons leviers distinguant aujourd’hui, dans la distribution alimentaire, les modèles gagnants des perdants.

LMDS : En matière d’implantation de magasins, où en êtes-vous ?

D.S. : Comme annoncé dans le cadre de l'introduction en bourse, nous nous sommes fixé un rythme d’ouverture de 20 magasins par an. On est plutôt en avance sur le tempo avec déjà sept ouvertures sur les trois premiers mois. Ce qui porte à 34 le nombre de magasins écomiam. Jusqu’alors concentrés sur le Grand Ouest, nous élargissons aujourd’hui le déploiement avec déjà deux magasins implantés respectivement à Dax dans les Landes et Civrieux d’Azergues au nord de Lyon. D’autres régions suivront sans doute prochainement mais pas avant que nous ayons déjà consolidé nos nouveaux points d’appui, sans parler du Grand Ouest qui conserve encore du potentiel.

LMDS : L’année 2021 verra-t-elle des évolutions au sein de votre assortiment ?

D.S. : Nous prévoyons d’enrichir notre offre, mais en restant alignés sur le créneau du brut ! En d’autres termes, nous n’irons pas vers le plat cuisiné. Déjà parce que ce n’est pas notre positionnement et surtout cela risquerait de brouiller la perception qu’ont nos clients de l’assortiment, qui est justement le meilleur garant du succès d’écomiam.

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LMDS : Planchez-vous sur le développement de nouveaux services ?

D.S. : L’accent va être mis sur la livraison à domicile. Certes déjà performante, elle nous permet de livrer partout en France en moins de 48 heures via notre partenaire Chronofresh. Mais c’est plutôt la politique tarifaire qui reste à définir. Certains acteurs du Online ont en effet brouillé les pistes en appliquant le principe de gratuité pour ce service. Or c’est une erreur. La gratuité reviendrait à répercuter ces coûts supplémentaires, soit sur des clients qui font l’effort de se déplacer en magasin, soit sur nos partenaires fournisseurs ou encore sur l’organisation des magasins. Fidèles à notre credo de transparence sur les prix, nous nous sommes attelés à ce gros chantier pour trouver le meilleur compromis possible.

LMDS : Vous avez toujours déclaré vouer une importance capitale à la valorisation des filières de production amont auprès des consommateurs.

D.S. : En effet, aujourd’hui on consomme trop souvent sans s’interroger sur ce qui existe en amont des produits. En cohérence avec notre ambition de réconcilier le consommateur avec son écosystème, nous intégrons Claire Loiseau en qualité de responsable de la valorisation des filières de production agricoles et agroalimentaires. Elle aura pour mission de vulgariser, au sein de nos équipes magasins, comme auprès de nos clients, tous les savoirs faire et l’actualité de nos filières de production, pour resserrer ce lien qui s’est distendu avec les consommateurs.

LMDS : Selon vous, quelle est la carte maîtresse du surgelé aujourd’hui ?

D.S. : Outre la qualité intrinsèque des produits et la transparence qui doit les accompagner, on sait que l’offre du surgelé permet de limiter sensiblement le gaspillage alimentaire. C’est un vecteur de développement et surtout un gage de réassurance pour les surgelés.